Ce matin j'ai détruit le Monde sauf moi, dernier survivant, comme pour mieux contempler mon erreur.
Maladroitement, j'ai laissé tomber mon ordinateur, vous savez, mon meilleur ami, sur le disque dur de ma femme. Je me suis vu entendre dire :
"Si mon disque dur ne marche plus, c'est TOI qui payeras les 2000€ de récupération des données."
J'ajoute ainsi un élément indispensable au décor. Autant l'ordinateur est mon meilleur ami, autant le disque dur que lui a payé notre boîte est son plus grand bien sur Terre. Le Graal à sauver avant sa propre vie. Il s'agit ni plus ni moins de l'endroit où elle sauvegarde l'ensemble de son travail depuis deux ans. Ca a un certain côté pratique vu qu'elle se déplace beaucoup, qu'elle n'a pas d'ordinateur portable et qu'elle a beaucoup de données à sauvegarder, du moins plus que ce qu'un de ces ordinateurs de l'entreprise ne peut contenir.
Il est arrivé au disque de tomber en panne une fois. Heureusement, je ne suis pas l'auteur de cette mésaventure. Ce fut la crise car les sauvegardes sur DVD remontaient à quelques jours.
Depuis nous avons acheté à nos frais un autre disque dur pour sauvegarder le premier disque dur tous les soirs à la maison. J'ai pensé naïvement que cela nous prémunirait de tout débordement de stress lors des petits chocs que pourrait subir le disque à l'avenir. Que nenni.
Et voilà pourquoi ce matin j'ai eu le droit à une gueule terrible pendant le trajet maison-boulot.
En arrivant, l'atmosphère s'est dégelée mais le stress est très vite réapparu quand elle ne trouvait plus SES données qu'elle avait mis sur MON ordinateur portable que je lui prête à l'occasion. D'office, j'ai été accusé d'y avoir touché, ce qui est complètement faux.
Au passage, personne ne s'est inquiété de connaître l'état de mon autre ordinateur portable, celui qui est tombé ce matin de cinq marches dans l'escalier. Je vous rassure il n'a rien.
Voilà une illustration de l'état de stress dans lequel je vis. Et ça ne fait que commencer...