Nous sommes hier soir. J'écris furtivement pour marquer ce qui vient de se passer. Tout est calme dans la maison. Il est 22h. Voici les faits.
En sortant du boulot, nous sommes allés au ciné. Une très bonne idée de sa part pour nous changer les idées. Elle a fait la gueule pendant tout le film, excepté vers la fin quand j'ai enfin réussi à la dérider par mes caresses et mes attentions. Quel calvaire !
Après le film, à peine sortis, je me dis que je vais lui proposer d'aller prendre une pizza (à la maison, c'est le plat prévu ce soir) ou alors je l'emmène au magdo si l'envie lui prend. Elle y pense souvent ces derniers temps. Envolée sa répulsion pour tout ce qui fait grossir.
Et là, gueule immense de sa part ! Ca ne vous rappelle rien ? Mais si, vous savez, sa faculté à basculer du côté obscur, décrite dans le billet sur la guerre datant du 19 février 2008.
A partir de là elle n'a pas décroché un mot de la soirée. J'ai fait la pizza que nous avons mangé devant un navet-western. Je comptais les secondes, impressionné par sa compétence en tirage de tronche, sans frémir. Jamais je n'atteindrais un tel niveau. A la fin du repas, j'ai enfin su la raison. Elle trouvait ça trop nul de ma part d'avoir proposé une pizza ou un magdo, comme si elle n'était qu'une gonzesse qu'on emmène manger ce genre de choses. Comme dans la guerre, tout tourne autour d'une fausse erreur culinaire.
Sachez cependant qu'ici j'ai réussi à connaître la vraie raison. Elle est assez évidente, il s'agit de notre conversation tronquée la veille au soir, mais j'ai quand même réussi à le lui faire avouer. Ce qui nous a permis d'embrayer en continuant ladite conversation. Engueulade en chaîne, moi qui garde mon calme, elle qui campe sur ses positions. Vous savez, dans ces moments là je me rappelle toujours La Zizanie, l'album d'Astérix, où les personnages se mettent à parler avec des bulles de plus en plus verte. C'est un peu ça.
Elle finit par s'éloigner sur le canapé et je reste impassible, à table. Elle me regarde. Le rythme de la conversation a beaucoup ralenti. C'est du jeu de fond de cours. Une phrase fuse, chargée de sens, et l'autre renvoit quelques minutes plus tard. C'est travaillé, ciselé, j'apprécie malgré tout.
Après un long silence, je viens tout proche sur le canapé. Elle fond en larmes dans mes bras.
Puis nous avons poursuivi la conversation. Ben tiens, c'était trop beau, elle ne perd pas le Nord le gueuse ! Elle me dit que je l'aime comme une sœur ou une amie et qu'il manque quelque chose en plus. Je l'avoue, ces derniers temps c'est vrai. Je n'ai pas été aussi bon que d'habitude.
Elle dit que si nous sommes l'un pour l'autre les personnes de nos vies, alors nous aimer ne doit pas être un problème, y compris point de vue sexe.
Là, je rassemble tout le calme qu'il peut y avoir en moi pour asséner le coup fatidique, le smash final, car elle vient juste de me lever la balle.
Je dis que pour moi, c'est l'inverse. Je dis que deux personnes ne peuvent être décrétées unies pour la vie de prime abord et que cette dénomination ne peut être que le fruit d'un amour entier et parfait. Or là je ne vois les éléments rassemblé pour dire cela.
Et là, elle s'est enfermé dans son rôle pour mieux se protéger et m'a fait une prestation du tonnerre. Elle a joué la surprise et s'est levé illico prétextant qu'après avoir entendu ça elle devait aller au lit tellement elle était pénétrée par une grosse fatigue.
Me voilà donc seul sur le canapé, sans bruit dans la maison, et sans même savoir si j'ai un pass pour accéder à mon lit. Pour me remettre de mes émotions et me changer les idées, je zappe et fais quelques mots croisés. Dans un premier temps je me dis que je dois rester éveillé, car je la connais. A tout instant elle peut se relever et venir me causer, et il faut que je sois au top de ma forme pour lui répondre comme il faut. Mais, après un moment, exténué, et comme j'ai une réunion important devant un client le lendemain, je me mets en pyjama et la rejoins au lit. Je m'endors, puis me fait réveiller par elle une heure après. Elle me vire du lit, ce dont je ne me fais pas prier. Je me retrouve sur le lit de la chambre d'ami. Sans drap, sans couverture, mais j'ai ma robe de chambre et il y a un oreiller. Ca ira. Mais c'est sans compter qu'elle va jusqu'à se lever et venir me parler, m'envoyant une tonne de reproches à la figure. Et là je suis content d'avoir tous mes esprits car je lui réponds du tac au tac et ça marche ! Après un court instant, elle retourne au lit et me voilà peinard pour le restant de la nuit. Il est 1h du matin, je me réveille dans cinq heures...
Le lendemain matin, je pars sans qu'elle ne se réveille. Ouf ! Après s'ensuis le schéma habituel. Bien qu'elle sache que je passe la frontière et que donc le téléphone coûte super cher, elle essaye de m'appeler. Je ne réponds pas, évidemment.
Ensuite elle m'envoie un mail pour me dire qu'elle ne me rappellera plus et qu'elle m'a envoyé un sms. Au passage, remarquons que c'est ce jour que choisissent les sms pour ne pas fonctionner !
Tout cela ne l'a pas empêché de me rappeler à 16h30, à mon retour au boulot, pour savoir quand je rentre. Oui parce que fait exprès elle avait pris une RTT aujourd'hui, journée gâchée parce qu'à cause de son état elle n'a pas pu faire grand chose. Je lui dis alors que je compte rentrer vers les 17h30/18h et elle me raccroche limite au nez en me reprochant d'avoir un boulot plus important qu'elle, le tout par une phrase dont elle seule a le secret et que je ne pourrais même pas transcrire ici. Et là elle essaye encore de m'appeler de manière harcelante en appelant en même temps avec son portable sur mon fixe au bureau, et avec le fixe de la maison sur mon portable. Eh oui, c'est intelligent puisque le fixe de la maison apparaît en anonyme.
Et maintenant je dois rentrer et ça me fait bien chier ! Priez pour moi mon dieu car elle va me faire chier à mort, tout ça pour me faire culpabiliser pour que je reste avec elle, et ça va pas être de la tarte parce que si j'arrive enfin à me débarasser d'elle, elle va me le faire payer à mort. Je ne sais pas comment, mais je vais le payer cher, et c'est d'ailleurs ça qui m'a retenu pendant trois ans. Je ne peux pas le retenir plus longtemps, il faut l'affronter maintenant.
A l'aventure, compagnon...
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