mardi 25 novembre 2008

Le pot de thèse

J'en ai maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarre !!!! Marre marre marre !
Elle devient insupportable dans les moments de stress, et en ce moment c'en est un bien !

Alors que je croyais être au bord du Nirvana, un coup de massue s'est abattu sur moi. Figurez-vous que l’entreprise qui proposait un job à cette naze a décidé, compte tenu de la crise mondiale, de ne plus lui proposer. Je vous peins le tableau : nous sommes alors début novembre, son contrat de thèse se termine le 19 novembre, son titre de séjour expire le 11 décembre, et elle a déjà dit non depuis longtemps aux autres propositions. Le pied, je vous raconte pas…
Passées les crises de larmes et les chantages au suicide, elle finit par se résigner à trouver un nouveau job. Après avoir remis sa fierté au placard, elle a demandé à l’entreprise où elle a fait son doctorat. Bien évidemment, celle-ci aussi a fermé ses portes depuis, et c’est bien compréhensible.
Heureusement que son directeur de thèse est là pour la sauver car il lui trouve un post-doc d’un an et demi histoire de laisser passer la crise. Je précise que ça se déroule dans une ville située à plus de 500km de la mienne.

Cela nous a fait complètement changer notre fusil d’épaule, et comprenez bien que dans ce contexte, je ne vais pas demander de mutation, comme il était prévu au départ. Je ne sais pas encore si je dois m’en réjouir ou pas, mais je préfère en être content pour le moment.
Notons tout de même que toutes ces pérégrinations lui ont pas mal fait péter les plombs, et du coup à moi aussi. Je la harcèle sans arrêt pour qu’elle entame un suivi psychologique mais elle est irrémédiablement hermétique à l’idée. J’ai donc moi-même entamé un suivi. J’ai vu une infirmière psychologue dans un centre médico-psychologique. Ca m’a fait un bien fou de lui parler ! Elle m’a orienté vers un psychologue du centre, que je vois demain pour la première fois. J’attends ça avec impatience, j’en ai vraiment besoin, je n’en peux plus.

Entretemps, elle a passé sa soutenance de thèse. Un moment haut en sentiments. Je vous explique le contexte : ses parents sont venus la voir pour sa soutenance. Ils habitent à plus de 2000km d’ici et ont fait le voyage en voiture. Ils ont des idées bien arrêtées sur le type de gendre idéal pour leur fille et son père irait jusqu’à la violence si quelque chose le contrariait dans cette voie. Du moins, c’est ce qu’elle me dit. J'ai tout fait pour rentrer dans la case du gendre idéal, mais reste un détail de taille : je ne suis pas de la bonne nation. Donc, jusqu’à présent ils ne me connaissent pas et ne savent même pas que j’existe, mis à part sa mère que j’ai déjà croisée lors d’une première rencontre traumatisante. Notons qu’elle croit quand même que nous ne vivons ni ne couchons ensemble.
Retournons à la soutenance. Je m’occupe d’organiser le pot avec une amie. Je fais donc plus de 500km, en prenant une journée de congé, en plein milieu de semaine, pour aller dormir dans un Etap Hotel pourri qui sent le tabac. Je dépense plus de 400€ pour le pot de thèse, sans compter que je lui offre un pc portable de 600€ comme cadeau de thèse. Je sais je suis fou mais je suis prêt à lui donner tout mon argent pour qu’elle me laisse tranquille.
Le matin de la soutenance, je me planque, je fais tout pour éviter ses parents, avec succès vu qu’ils n’ont pas bougé de la salle de soutenance. Pendant la soutenance, je m’installe au fond. Je pars avant la fin pour préparer le pot. Et même pendant le pot je suis resté un moment dans la cuisine sans que personne, même pas elle, ne pense à venir me chercher. Dans la salle, chacun s’assoie à une table où il connaît quelqu’un. Du coup, tout le monde laisse les parents seuls à leur table. Après un moment d'hésitation, je me suis dit que l'occasion était trop belle. J’ai pris mes couilles à deux mains, je me suis rempli une assiette et je suis allé m’asseoir à leur table, en commençant à parler dans leur langue. Eh oui, j’essaye de l’apprendre depuis plus d’un an. S’en est suivi une longue conversation très enrichissante (en français souvent) avec son père, sur des thèmes de culture très divers. J’ai montré mes connaissances dans leur langue et leur religion, qui est devenu la mienne. Il m’a a-do-ré.
L’histoire ne s’arrête pas là. Il se trouve que leur voiture est en panne, elle ne veut plus démarrer. Leur fille me demande donc de venir avec eux après la soutenance pour aller réparer. Au départ, je devais partir directement après le pot car les 500km du retour m’attendaient et je bosse le lendemain, mais qu’importe j’y vais. On galère pas mal sur leur voiture mais au final on finit par la démarrer. Là, son père, qui me demande où j’habite, se rend compte qu’il m’a mis super en retard pour rentrer. Histoire de ne pas me mettre plus en avance, il me propose de venir prendre un verre de thé. J’accepte. Un peu plus tard je peux enfin partir, et là, au moment de me dire au revoir, il m’envoie tout de go que je suis le bienvenu chez eux avec leur fille quand je veux. Victoire ! Sans le vouloir, j’ai réussi l’approche idéale avec ses parents. Ahaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah trop bonheur !!!!

Je la hais.

Voilà pour la parenthèse de la soutenance. Maintenant elle stresse à mort car il faut qu’on déménage. Elle prend un nouvel appartement dans la nouvelle ville, et je prends un nouvel appartement, plus petit, dans l’ancienne ville.
Notons qu'elle a fini de travailler pour la thèse et qu'elle n’a pas commencé son nouveau travail. Elle est donc libre pour tout organiser. Mais non, à votre avis, qui passe tous les coups de fil où il faut attendre des heures au téléphone pour avoir quelqu’un ? C’est bibi, pendant ses heures de travail ! Du coup je n’ai plus le temps de faire mon boulot et ça me stresse à mort ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah fait chier !
Quand je lui fais le reproche, elle me dit que ce que je fais c’est juste appliquer une organisation qu’elle passe des heures à mettre en place. Une autre manière de me dire que je ne suis qu’un gros con incapable de rien faire correctement et juste bon à faire les basses besognes. D’ailleurs elle me le dit souvent en ce moment. Dès que je fais une proposition elle la réfute. Et c’est vrai après coup, que c’est con ce que je dis, très souvent. Trop souvent. Je suis con. C’est dur d’être moins con.

En plus d’en plus d’en plus de tout ça, la semaine dernière elle a eu ses règles. Enfin j’ai réussi à la faire aller chez le médecin pour ses règles douloureuses mais cet incapable n’a pas été fichu de lui donner un truc balèze pour la calmer. Résultat elle m’a fait chier à mort, mais au fond, quand on y regarde de près, ça ne changeait pas vraiment de d’habitude. Alors ce coup des règles, mon cul oui ! J’ai connu bien des filles dont ça ne changeait pas l’humeur alors qu’elle arrête de justifier avec ça le quart des semaines de l’année qu’elle passe à m’engueuler, parce qu’il reste quand même trois quarts sans justification particulière.

Je tiens aussi à préciser qu’en ce moment je paye tout et que je pioche allègrement dans mes comptes d’épargne. Ca va, ça pourrait être pire, mais j’ai regardé aujourd’hui. Il me reste 3000€ environ tout compris. Il lui reste plus de 8000€ !!! Ah la conne alors qu’elle pleure pour dire qu’elle a plus un rond. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah la conne la conne la conne !!!! Je savais que je n’aurais pas dû regarder ça…

Pour ajouter au masochisme ambiant, ce soir je vais aller tester un cours de sa langue qui a ouvert dans ma ville. Je suis vraiment trop con.

J’ai envie de pleurer.

Et vous, comment ça va ?

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